Un bagad de bagadoù

L’actuel bagad Bro Landerne est issu d’une longue tradition de bagadoù « école » . Fin des années 50, deux ensembles cohabitent sur Landerneau : le bagad Saint-Joseph et le celui du lycée de l’Elorn.

À l’école Saint-Joseph, c’est le Frère Gelay qui crée le bagad.  Afin de trouver les financements nécessaires à l’achat des instruments et des costumes, inspirés des tenues de Plougastel, il ira jusqu’à vendre à la ferraille les anciens fourneaux de la cantine ! Organiste, il en assurera la formation instrumentale. Ensuite « ceux qui savaient apprenaient aux autres » dans le but de grossir les rangs et d’arriver enfin à participer aux manifestations locales comme le festival des cornemuses de Brest.

Après une mise en sommeil d’environ 10 ans, c’est en 1967 que le Frère Stéphan reprendra avec succès la suite. La vieille maison située derrière la chapelle reprends alors vie avec le son des cornemuses et des bombardes ainsi que les odeurs de mélasse et de feux de bois. Ces souvenirs sont toujours présents dans l’esprit des anciens élèves !

Le bagad du lycée de l’Elorn fut également créé à la fin des années 50. L’encadrement était assuré par les célèbres frères Léon, Herry dit « Ar Big » (la pie en breton) et Jean Claude dit « Piot ».  Le kabig et le béret faisant l’uniforme de l’école c’est tout naturellement que le bagad adopta cette tenue. Si le bagad participait à de nombreuses sorties, dont les fêtes de Cornouailles, il était également la « réserve » de la Kevrenn Brest Sant Mark, l’un des meilleurs bagadoù de Bretagne à l’epoque.

Naissance du bagad actuel

Lors du festival Kann Al Loar en 1988, Bernard Terrien, ancien membre de la Kevrenn Brest Sant Mark et patron d’un restaurant-bar sur le pont de Rohan demande à ses amis brestois, présents pour l’occasion, de venir jouer devant son commerce. Le jeune maire de l’époque et président du festival, Jean-Pierre Thomin fut attiré par cette prestation en sortant d’un conseil d’administration. Ayant toujours apprécié la musique de bagad et de pipe band, il entame alors une discussion avec le tenancier en lui proposant de créer un bagad à Landerneau. Sans se faire prier, Jacques Thomas, ancien sonneur du bagad Bleimor et Gérard Benoît, présents sur Landerneau pour profiter des festivités, entrent dans la conversation et relèvent ensemble le défi à condition d’avoir un local… Après avoir effectué certaines recherches, des réunions sont organisées réunissant les quatre protagonistes, très vite rejoints par des amis intéressés par le projet.

Le bagad débutera ses premières répétitions avec une dizaine de musiciens en septembre 1989 comme une entité du festival Kann Al Loar. La nouvelle de la création d’un bagad dans Landerneau se fait très vite savoir et attire beaucoup de jeunes dont Ludovic Berrou (du groupe Merzhin) qui y fera ses débuts comme musicien. De nombreux landernéens, ainsi que des personnes des communes environnantes rejoignent la petite équipe et même des familles entières s’y mettent ! Les répétitions se déroulent le jeudi soir au Family avec les caisses claires dans le hall d’accueil, les bombardes dans la grande salle et les cornemuses dans les loges.

Note de presse parue dans Le Télégramme le 14 novembre 1989.
Note de presse parue dans Le Télégramme le 17 novembre 1989

L’adhésion à la fédération des bagadoù “Bodadeg Ar Sonerion” sera effectuée le 14 mars 1990 avec la mise en place de la formation de sonneurs. Le bagad fera l’acquisition de ses premiers instruments en 1991 afin de pouvoir intégrer rapidement des musiciens sans les contraindre à investir de suite et commencer ses premières représentations. Mais ce n’est qu’en 1993 que le bagad se présente pour la première fois au concours national des bagadoù vêtu de pantalons ou jupe noire avec chemise ou camisole blanche.